Chez Medquest nous sommes engagés et investis dans l’ensemble des sujets en lien avec la santé. Nous mettons donc un point d’honneur à pouvoir accompagner les projets forts de sens comme Octobre Rose et les entreprises qui y participent de près ou de loin.
C’est pourquoi, dans le cadre de la campagne 2021 de la lutte contre le cancer du sein, nous avons tenu à mettre en avant la startup Lattice Medical qui développe l’implant Mattisse. Une nouvelle bioprothèse, dispositif médical implantable de classe 3, qui a pour but d’aider l’organisme à reconstruire à l’aide de ses propres tissus, le sein de la patiente ayant subi une mastectomie à la suite d’un cancer du sein. Rencontre avec Siham Bouyouraaran, Chargée des Ressources Humaines et Kévin Roux, Ingénieur en Recherche et Développement chez Lattice Medical.
Lattice Medical : qui sont-ils ?
Lattice Medical est une start-up fondée en 2017 par une équipe de trois médecins et d’un Ingénieur sur le campus d’Eurasanté au CHU de Lille.
Grâce à leur technologie 3D brevetée et développée avec le CHU Lille-France, ils ont créé une prothèse, Mattisse, qui permet une restauration des tissus grâce au prélèvement autologue de cellules graisseuses (tissus adipeux) positionnés dans l’implant qui possède une structure poreuse.
“L’idée est d’essayer d’améliorer le parcours de reconstruction mammaire en cernant les besoins et les attentes des patientes, mais aussi des chirurgiens en créant un dispositif simple, accessible à tous et surtout sans présence de corps étranger après la fin de la reconstruction. Le but était vraiment de trouver une solution innovante alliant les avantages de la prothèse et les techniques de reconstruction par lambeau.”
Siham Bouyouraaran, Chargée des Ressources Humaines chez Lattice Medical.
À côté du développement de leur prothèse Mattisse, ils travaillent également sur différents projets en lien avec la reconstitution tissulaire. Parmi eux, le projet Rodin, qui vise à reconstruire les tissus de la peau des grands brûlés ou des patients qui ont eu la peau dégradée par un accident de la vie.
La prothèse Mattisse
Imprimée en 3D selon un maillage inspiré des dentelles de Calais. Le développement d’une gamme de prothèse avec plusieurs profondeurs et plusieurs diamètres permettra une adaptation parfaite à la morphologie de chacune. La structure poreuse a un rôle de maintien, d’aide à la multiplication des cellules graisseuses implantées et de revascularisation. Elle est couplée à une coque 3D bio-résorbable qui délimite le volume à reconstruire. À terme, toute la prothèse résorbable disparaîtra et la patiente retrouvera la forme d’une poitrine grâce au développement de ses propres cellules.
Dès le départ, l’équipe de Lattice Medical avait eu l’idée de la coque protectrice. Alliée à la dentelle de Calais sur laquelle ils venaient mettre des couches graisseuses pour former une sorte de masse graisseuse qui se néovascularise. Petit à petit, l’impression 3D a intégré le processus de fabrication.
“On s’est rendu compte de la force de l’impression 3D notamment pour faire des pièces assez texturées avec des porosités et un quadrillage plutôt fin. Puis, on a vu que l’on pouvait remplacer complètement la dentelle par l’impression 3D. Donc pour des questions de flexibilité et de transfert industriel, nous sommes passés sur des biopolymères médicaux et l’impression 3D. L’objectif était de la rendre de plus en plus légère et avec une forme la plus optimisée possible pour qu’elle s’accommode bien à la forme du torse.”
Kévin Roux, Ingénieur en Recherche et Développement chez Lattice Medical
La prothèse Mattisse est donc composée de deux parties : un socle et un dôme. Lors de la chirurgie, on utilise la cicatrice liée à la mastectomie pour prélever un lambeau de cette zone mammaire que l’on va ensuite suturer au socle. Le tout est ensuite placé dans la prothèse. Enfin, l’ensemble est suturé avec la coque pour éviter que le lambeau soit contraint par la peau ou d’autres tissus. Le lambeau est donc libre de toute contrainte et peut grossir à l’intérieur de la coque qui est complètement creuse.
En 3 à 6 mois, le tissu adipeux autologue va se régénérer à l’intérieur de l’implant et grâce au biopolymère résorbable, la prothèse va disparaître après 18 mois en laissant un tissu naturel ayant reconstruit le volume du sein.
Quels sont les avantages de la prothèse Mattisse ?
Commençons par un tour d’horizon des méthodes de reconstruction mammaires et des prothèses existantes sur le marché.
- Les prothèses en silicone. Malgré des résultats esthétiques rapides indéniables, ce sont les plus controversées. Leur durée de vie limitée additionnée aux nombreux scandales qu’elles ont essuyés ne jouent pas en leur faveur.
- La reconstruction par lambeau : On vient prélever au niveau abdominal ou dorsal un certain volume de graisse et grâce à de la microchirurgie, ce lambeau est reconnecté au niveau de la zone mammaire pour refaire le volume du sein. Malgré ses avantages certains, il faut garder en tête que ce sont des opérations longues (3-8 heures en moyenne) et qui nécessitent ensuite de rester aliter une semaine en moyenne. C’est donc une opération qui reste lourde surtout après un cancer du sein.
- Le lipofilling : Par liposuccion, on vient récupérer de la graisse au niveau des hanches ou de l’abdomen pour la réinjecter ensuite dans la zone mammaire. Malheureusement, cette technique ne permet la reconstruction que sur de petits volumes et demande plusieurs opérations pour reconstruire le sein à un volume intéressant.
“Pour Mattisse, nous nous sommes inspirés de la chirurgie par lambeau. L’idée était de prélever un volume beaucoup plus petit et de réaliser une chirurgie beaucoup moins invasive et unique en facilitant le geste chirurgical. Puisque nous n’avons pas besoin de prélever un gros lambeau, ce qui peut réduire le temps de chirurgie à 1h30 seulement. Une intervention et la patiente n’a plus besoin de revenir et contrairement aux prothèses en silicone, elle n’a pas de corps étranger dans le sien.”
Kévin Roux, ingénieur en Recherche et Développement chez Lattice Medical.
Lattice Medical et Octobre Rose
L’ensemble de l’équipe de Lattice Medical est investie dans ce mois de sensibilisation au cancer du sein. D’ailleurs, ils veulent organiser dès l’année prochaine leur propre événement en soutien à la campagne d’Octobre Rose.
“En tant que femme, on ne se rend pas forcément compte de l’importance du dépistage. Si j’avais un message à faire passer ça serait de ne pas négliger de se faire dépister, car cette maladie touche de nombreuses femmes et si elle est détectée à temps, on peut éviter certaines épreuves.”
Siham Bouyouraaran, Chargée des Ressources Humaines chez Lattice Medical.